Une promenade adaptée à tous pour découvrir les places et le centre médiéval de Padoue au cours d’une agréable flânerie. 

Les places 

Point de départ : Piazza dei Signori (emplacement sur la carte : 18). 

Nous partons de cette place historique entourée de galeries, où se tient en semaine un marché très animé et où, les soirs d’été, les padouans se réunissent pour l’aperitivo. En laissant l’Horloge derrière nous, on peut admirer sur la droite, l’incomparable colonnade de la « Loggia della Gran Guardia ». 

En poursuivant du même côté de la place, nous empruntons la rue à côté de l’église de San Clemente, et nous nous retrouvons face au côté ouest du Palazzo della Ragione. Nous pourrons le détailler dans toute sa splendeur en entrant sur la Piazza delle Erbe (carte : 16). Sur celle-ci, les vendeurs de fruits et légumes interpellent chaque matin, depuis le Moyen-Âge, le chaland par leurs exclamations caractéristiques : « Dòne, roba bóna! », « Treviso, Chioggia, Verona e Castelfranco! », en référence aux différentes variétés de radicchio rouge d’hiver (sorte de chicorée), « Pèrseghi e àmoi » pendant l’été si l’étal propose des pêches et des quetsches. 

Le marché se poursuit sotto il Salone, c’est-à-dire sous les arcades qui soutiennent l’immense salle à voûte unique du Palazzo della Ragione (carte : 15). À Padoue, il y a le Salone, le Prato, le Santo, le Bò ainsi que le Palazzo della Ragione, Prato della Valle, la Basilica di Sant’ Antonio et l’Université, à tel point que ces lieux font désormais partie de l’ADN de ceux qui y vivent. Les étals du Salone sont les mêmes qu’au XVIe siècle et la qualité des produits proposés en fait une étape incontournable pour les fins gourmets. 

Le Listón 

Une fois nos sens satisfaits, nous passons sur la Piazza dei Frutti (carte : 17) où se poursuit le marché et de là, nous laissons derrière nous le Palazzo della Ragione. Nous tournons à droite pour prendre la Via Oberdan, qui nous mène au Listón, le lieu de shopping et de rencontre de tous les Padouans. On voit sur notre droite le Palazzo degli Anziani, le plus ancien des bâtiments municipaux, érigé en 1285 et agrandi en 1523, et son portique décoré des armoiries des podestats. Le Palazzo est dominé par la Tour, construite en 1296 et abaissée en 1939. À l’époque médiévale et pendant la Renaissance, la ville était surplombée par de nombreuses tours, comme le montre, par exemple, la fresque de la chapelle Belludi de la Basilica del Santo. Nous arrivons au Palazzo Moroni (carte : 13), siège de la municipalité. Il se trouve juste en face du Palazzo del Bò (carte : 12), le siège historique de l’Université. À gauche, il y a le célébrissime « café sans portes », le Pedrocchi (carte : 14), théâtre d’une grande partie de la vie plus récente de Padoue. Vous pourrez y faire une pause gourmande, dans la beauté de l’un des rares cafés monumentaux encore présent. 

Toujours en suivant le Listón, la Piazza Cavour s’ouvre sur notre droite, avec la Galleria Civica (carte : 3. Pour des informations sur les expositions, appelez la direction des Musei Civici, au +39 49 8204509 ou consultez la section « événements » de ce site web). 

Face à la Piazza Cavour, sur le côté gauche du Listón, nous empruntons la Via Sant’Andrea, qui nous conduit à l’église Sant’Andrea du même nom, devant laquelle se trouve la « Colonna della Gatta ». Celle-ci représente l’une des célèbres « chattes », objet de nombreuses histoires : certains croient qu’elles servaient à se moquer de la manie vénitienne de disperser des statues de lions partout, d’autres pensent qu’il s’agit de trophées de guerre. 

Le quartier « Santa Lucia » 

Toujours en continuant de remonter la Via San Andrea, nous arrivons à la Casa di Ezzelino. Ce fut la résidence d’Ezzelino III da Romano, vicaire de Frédéric II, dont la dynastie a imposé son règne sanglant sur la Vénétie centrale au XIIe siècle. L’édifice laisse deviner ce qu’était l’ancien quartier Santa Lucia, qui s’est développé au Moyen Âge, avant de se détériorer et d’être démoli à l’époque fasciste. Ont alors été construits la Piazza Insurrezione, les bâtiments de la Bourse, de la Chambre de commerce et les quartiers environnants. 

En passant sous l’arc du Palazzo, nous entrons dans la Via Santa Lucia, puis en tournant à gauche, nous rencontrons sur la droite l’Oratorio di San Rocco et l’église qui donne son nom à la rue (carte : 30). Toujours Via Santa Lucia, nous traversons Via Dante et empruntons l’étroite ruelle qui mène à l’église San Nicolò (carte : 22) et à sa petite place caractéristique. 

Dos à l’église, nous apercevons déjà le Teatro Verdi (carte : 21), construit par Jappelli à la fin du XVIIIe siècle, à l’apogée de la passion italienne pour le mélodrame. 

Strà Maggiore et Ponte Molino 

Nous tournons ensuite à droite sur Corso Milano et revenons Via Dante. À cet endroit, nous prenons à gauche, en direction de Porta Molino. Les écuries du palais royal se situaient ici à l’époque de la Maison de Carrare. Jusqu’au début du XXe siècle, elle s’appelait Strà Maggiore, en raison de la beauté de ses bâtiments et parce qu’elle a toujours été l’une des rues principales de la ville, reliant la partie nord à la partie sud. Le long de la rue, on voit encore quelques-uns des Palazzi qui ont fait sa renommée : une maison d’habitation de 1383, à droite un Palazzo de 1793 et sa tour, restée intacte depuis le Moyen Âge. La date probable de sa construction, en l’an 1100, en fait la plus ancienne tour de la ville. 

Sur la gauche, on croise la Chiesa di Santa Agnese. Déconsacrée à la fin des années 1920, elle date du XIIe siècle. Le clocher rond qui se dresse sur le côté gauche de l’église est de style roman et c’est l’un des plus anciens de la ville. Le portail date du XVIe siècle, tandis que les frises qui décorent l’intérieur datent du XVe siècle. Le bâtiment est aujourd’hui un garage. Le quartier de la Via Sant’Agnese était connu pour ses maisons closes, d’où l’expression «andare a Sant’Agnese» (aller à Sant’Agnese). Toujours sur la droite, le « casino Fasolo » précède le Palazzo Cittadella-Vigodarzere, datant des XVe et XVIe siècles. Il appartenait à l’une des familles les plus puissantes de la ville. 

Nous arrivons à la Porta et au Ponte Molino (carte : 23), après lesquels se dévoile devant nous la Piazza Petrarca où se dresse la Basilica della Madonna del Carmine (carte : 24). 

Il est facile de rejoindre les parkings en empruntant le bus « Diretto Piazze » qui dessert les places, depuis les arrêts Via Dante, ou de revenir sur ses pas jusqu’au point de départ de la Piazza dei Signori (carte : 18).